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Le 6 brumaire an CCXXX

Scanner des négatifs sans scanner

Je rentre de vacances et j'ai donc des tas de photos, numériques et argentiques. Le numérique c'est facile à trier (encore faut-il prendre le temps de le faire) et à partager, mais l'argentique c'est un peu plus compliqué. Une fois la pellicule prise et développée, qu'est-ce que j'en fais ?

Eh bien je les numérise, puisque même si je peux les tirer moi-même en cyanotypes avec mon agrandisseur UV, d'une part ça ne permet pas de les partager immédiatement, et d'autre part je ne peux pas faire de copies de sauvegardes des pellicules.

Pour numériser des négatifs il y a plusieurs possibilités : utiliser un scanner spécialement prévu pour ça, un scanner normal avec un adaptateur, ou bien un appareil photo. Je ne dispose pas d'un scanner à négatifs et ceux qui existent sont assez chers si on veut une qualité raisonnable. J'ai bien un scanner normal, mais pas d'adaptateur pour scanner des négatifs — il existe une solution intéressante que je n'ai pas testée, mais de toute façon mon scanner n'a pas une meilleure résolution que mon appareil photo.

Mais j'ai donc un appareil photo, et même un agrandisseur que je n'utilise pas. Avec ce système, j'ai un ensemble rigide et déjà bien aligné, avec un éclairage uniforme, un porte-négatifs et des réglages de focus, tout fait.

En s'arrangeant bien, on peut monter l'ensemble d'un côté sur l'agrandisseur et de l'autre sur l'appareil photo, pour avoir un ensemble rigide, bien aligné, sans risque d'avoir des parties floues alors que d'autres sont nettes, et insensible aux vibrations.

L'avantage c'est aussi qu'en utilisant divers adaptateurs je peux monter un ojectif d'agrandisseur (monture M39) qui est donc parfaitement planaire contrairement à un objectif standard d'appareil photo, donc qui prend en photo le négatif (plat) nettement du centre aux bords. En ajustant les espacements entre négatif et objectif et entre objectif et appareil photo, je peux avoir une image nette du négatif qui prend tout l'espace du capteur, pour une résolution maximale.

Ensuite il ne reste plus qu'à passer le négatif dans le porte-négatif et à prendre chaque photo une par une. Je laisse l'appareil photo choisir le temps d'exposition automatiquement, ce qui rattrape les temps d'expositions plus aléatoires de mes photos argentiques. Je les convertis ensuite en noir et blanc et je les inverse, avec ImageMagick :

convert "$ORIGINAL" -negate -grayscale Rec709Luma "$CONVERTED"

Ça prend dans les cinq minutes pour numériser une pellicule de 36 poses, ce qui me semble raisonnable. Une fois numérisée, je découpe la pellicule et je la range dans un classeur, avec la même référence que celle que j'ai utilisée pour le dossier dans lequel j'ai rangé les photos numérisées.

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